L’hystérectomie est une intervention chirurgicale presque courante chez les femmes sexagénaires. Par voie haute (via le ventre), par cœlioscopie (dirigée par une caméra), ou par voie basse (via les voies naturelles), l’hystérectomie concerne 20 à 50 % des femmes. Des raisons médicales bénignes au cas de cancer gynécologique invasif, sa pratique engendre des complications sur environ 10 % des femmes. Parmi les effets indésirables les plus fréquents, on trouve les fuites urinaires.

L’hystérectomie et les fuites urinaires

Selon l’âge de la patiente et l’indication de l’opération, il existe différents types d’hystérectomie :

• l’hystérectomie subtotale : seul le corps de l’utérus est enlevé ;
• l’hystérectomie totale sans annexectomie : le corps et le col de l’utérus sont enlevés ;
• l’hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale ou hystérectomie non-conservatrice : corps et col de l’utérus, ovaires et trompes de Fallope sont enlevés ;
• l’hystérectomie radicale : l’ablation du col de l’utérus et des ganglions lymphatiques pelviens accompagne l’hystérectomie non-conservatrice.

L’hystérectomie radicale entraîne la ménopause chirurgicale. C’est souvent un moment pénible, mais il existe des astuces pour mieux faire face à ses symptômes désagréables.

L’existence ou non des fuites urinaires dépend en grande partie du type d’hystérectomie pratiqué. Il peut également passer des années avant que les symptômes n’apparaissent.

Les fuites urinaires peuvent se produire :

• après un effort physique : passer de la position couchée à celle assise par exemple ;
• soudainement et urgemment : avoir soudainement envie d’uriner, et ne pas pouvoir se retenir jusqu’aux toilettes ;
• urgemment après un effort physique (mixte) ;
• par regorgement : avoir la sensation d’une vessie pleine, accompagnée de fuites urinaires, tout au long de la journée ;
• continuellement : des pertes continues, de jour comme de nuit.

Il est nécessaire de consulter un médecin dans le cas où, pendant les fuites ou la miction, vous ressentez des douleurs ou des brûlures. Derrière ces symptômes peuvent se cacher une infection urinaire, surtout si l’urine change de couleur et d’odeur, ou une infection nosocomiale, chopée pendant votre séjour à l’hôpital.

Le traitement des fuites urinaires liées à l’hystérectomie

Afin de limiter les dégâts, prévenir l’aggravation des fuites est la meilleure décision à prendre.

• Boire suffisamment : réduire la quantité d’eau (ou de jus) ne résout rien. Au contraire, l’urine très concentrée peut irriter la vessie et causer une incontinence d’urgence.
• Faire attention aux aliments irritants : le café et autres boissons contenant de la caféine, l’alcool, les agrumes et leur jus, le chocolat, etc., sont des facteurs qui irritent et contractent la vessie.
• Traiter les infections urinaires : en plus de traiter les fuites urinaires, les autres symptômes ne doivent pas être négligés.

Il existe également différents moyens de traiter l’incontinence urinaire, en plus des traitements médicaux.

Les exercices de Kegel

• Contracter les muscles du plancher pelvien (périnée) pendant 5 à 10 secondes (sans contracter les muscles du ventre et des fesses) ;
• Respirer calmement puis relâcher 5 à 10 secondes ;
• Répéter le cycle 10 à 12 fois ;
• Pratiquer ces exercices 3 fois par jour.

Rééduquer la vessie

Le but ici est de réduire les envies d’uriner, tout en améliorant les fonctions du périnée.

• Retardez la miction : essayez de vous retenir, lorsque l’envie se présente, 10 mn au début, puis 20 mn, jusqu’à espacer les mictions de 2 à 4 heures ;
• Videz mieux votre vessie : soulagez-vous, puis réessayez quelques minutes plus tard, afin d’éviter le trop-plein de la vessie ;
• Fixez des horaires : allez-y à des heures fixes, au lieu d’attendre l’envie d’uriner ;
• Distrayez-vous : focalisez votre attention sur autre chose, ou relaxez-vous, pour éviter de penser à aller aux toilettes.

Rééduquer le périnée

Il existe plusieurs façons d’effectuer la rééducation périnéale :

• inspirez calmement, expirez en contractant le périnée (comme si vous vous reteniez). Pour éviter des infections et des complications, évitez de faire cet exercice pendant la miction ;
• la posture de yoga demi-pont : allongez-vous sur le dos, jambes pliées et pieds à plat sur le sol, inspirez et décollez vos fesses du sol tout en gardant une respiration lente, puis reposez votre dos doucement (vertèbre après vertèbre). Vous pouvez recommencer cet exercice 10 fois. Notez qu’il existe d’autres bienfaits du yoga sur la santé.

Si les fuites urinaires sont plus ou moins fréquentes après l’hystérectomie, il existe bel et bien des exercices pour rééduquer la vessie et le périnée. Il faut néanmoins suivre les recommandations du médecin à la lettre, et s’armer de patience pendant toute la durée du traitement.