La variole est l’une des maladies les plus meurtrières qui aient jamais existé, car, rien qu’au XXe siècle, on estime qu’elle a tué environ 300 millions de personnes. Heureusement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a certifié sa fin en 1980 après une campagne mondiale de vaccination historique faisant de la variole la première maladie éradiquée de l’histoire. Depuis cette année, la variole du singe ou Monkeypox connaît sa plus forte propagation jamais observée en Europe et aux États-unis. Toutefois, selon les autorités médicales, une transmission incontrôlée n’est pas encore à craindre pour le moment. De plus, la variole du singe est cliniquement moins grave que la variole humaine. À noter qu’il existe actuellement deux variantes de cette maladie, celle de l’Afrique de l’Ouest et celle de l’Afrique centrale qui est plus virulente.

Comment se transmet la variole du singe ?

L’orthopoxvirose simienne, le nom scientifique de cette maladie a été observée pour la première fois à la fin des années 1950 chez des singes de laboratoire. Cependant, selon une hypothèse récente, la variole du singe serait plutôt liée à des rongeurs comme les rats de Gambie. Ce n’est qu’en 1970 que les premiers cas humains ont été recensés en République démocratique du Congo, chez un petit garçon de neuf mois souffrant d’une maladie bénigne ressemblant à la variole.

La transmission de la variole du singe de personne à personne n’est pas courante, car il s’agit d’une zoonose virale (virus transmis à l’être humain par les animaux). En effet, dans les zones endémiques, c’est-à-dire dans les zones où le virus est généralement présent, la variole du singe se transmet principalement à l’être humain à partir de divers animaux sauvages tels que les rongeurs, les écureuils et les primates. À noter que la consommation de viande pas suffisamment cuite représente également un mode de transmission fréquent dans ces zones. Toutefois, une transmission interhumaine de la maladie peut se faire par un contact physique étroit (fluides corporels, gouttelettes respiratoires, lésions cutanées infectées).

Une transmission indirecte peut également se faire par l’intermédiaire de matières ou d’objets contaminés (les draps, les vêtements, les serviettes). Bien que le virus ne soit pas connu pour être transmis sexuellement pour le moment, les cas recensés en dehors de l’Afrique enregistrent des contaminations élevées chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Comment se manifeste la variole du singe ?

Depuis cette année, les autorités sanitaires de l’Europe, de l’Australie, des États-Unis et du Canada ont détecté des cas de variole de singe. La manifestation clinique de la maladie chez les humains ressemble à celle de la variole humaine, mais elle est généralement beaucoup plus bénigne. Sa phase d’incubation varie de 4 à 21 jours dont le symptôme caractéristique après la tombée de la fièvre est le développement d’une éruption cutanée qui commence souvent au niveau du visage et s’étend ensuite à d’autres parties du corps, comme les mains et les pieds. En effet, dans les 5 premiers jours, l’infection provoque plusieurs symptômes tels que de la fièvre, des maux de tête, le gonflement des ganglions lymphatiques, des douleurs dorsales et des douleurs musculaires ainsi que de la fatigue.

Dans de nombreux cas actuels, les personnes infectées peuvent également présenter un mal de gorge, de la toux ou une éruption cutanée sur les muqueuses de la bouche. À noter que l’aspect de ces types de cloques change et passe par une éruption en plusieurs étapes avant de former finalement une croûte.

La variole du singe provoque des boutons semblables à des papules, puis des vésicules et enfin à des pustules qui sont des petites bosses remplies de pus. Même si des cas graves et mortels peuvent survenir, il n’y a pas encore de traitement spécifique contre la variole du singe. De plus, aucun décès n’a encore été enregistré en dehors de l’Afrique à ce jour. La variole du singe est en effet une maladie dont le patient guérit le plus souvent spontanément en 2 à 3 semaines. Cependant, il convient toujours de consulter un médecin en cas de symptômes.